Groupe SUF - Jean Paul II

"Nous n’avons PAS perdu.

Ce jour là j’ai vu. J’ai vu ce que j’attendais de voir. J’ai vu votre réussite. J’ai vu votre victoire.

Mes chers petits frères,

La douleur et la peine dans votre cœur sont, je pense, importantes depuis ce jour où votre victoire n’a pas été reconnue à sa juste valeur.

Oui je ne parle pas de défaite ou d’échec à ce sujet ; car il ne s’agissait pas de noter le jeu auquel vous avez participé, mais bien de vous noter vous même.

Votre déception ; voire votre colère, face à la situation est compréhensible, mais elle est inutile.

Vous allez le comprendre ici.

Ce jour là, nous sommes partis unis et cohésif. Nous sommes partis Ensemble, affronter l’un des moments des plus intense de notre année : le week-end qui devait réunir 120 scouts.

Dès le début, j’ai vu chacun d’entre vous prendre une place particulière au sein de notre troupe ; une place propre et bien déterminée : une place qui est due à chacun.

TOUS, vous avez su porter haut et fort les couleurs de la 5^ème durant les jeux du Samedi.

J’ai vu les regards admiratifs des autres chefs vous regardant Fair-Play et bon joueurs. J’ai vu les regards déçus de ces mêmes chefs, regardant leurs scouts faire preuve de mauvaise foi.

Le soir venu, j’ai vu notre Troupe, alignée là haut sur la butte. Le regard de chacun d’entre vous brillant face à la beauté du spectacle, s’émerveillant de la mise en scène, applaudissant les réussites aux joutes de vos adversaires, comme de vos amis.

Et j’ai entendu résonner dans la nuit noire le cri de notre 5^ème.

C’est à mon tour que mes yeux ont alors brillé.
Vous ne l’avez probablement pas entendu, mais du haut de mon perchoir, j’ai répondu avec vous à tous les « Notre Dame Monjoie » que j’ai entendu résonner.

Tout ce que nous avions finalement réussis à construire ensemble pendant l’année m’a sauté aux yeux à cet instant précis.

Tout ce que j’avais jamais espéré de vous, de votre esprit, et de votre unité : était là, encore plus intense et plus beau que dans mes attentes.

Chers petits frères, ce soir là a été l’un des moments les plus forts que j’ai eu la chance de vivre au Scoutisme.

A l’aube d’un jour nouveau, j’ai continué à observer.

Votre réactivité incroyable, votre dynamisme sans faille, vos sourires en or : oui nous avions devant nous une belle troupe, unie et cohésive : Exigeante envers elle même.

C’est surtout dans le fracas que j’ai mesuré d’une part votre peine, et d’autre part notre force.

Votre peine, ce sont vos yeux qui me l’ont communiqué. Des regards pleins de désespoir, d’angoisse et d’injustice.

Notre force, c’est votre absence de réponse face à l’idiotie qui me la montrée.

Il aurait été facile pour vous de répondre à la hauteur de l’agression que vous subissiez.

Un coup de rangers, en donne deux.

Un plaquage, donne une cathédrale.

Un coup dans le ventre, donne un coup dans le dos.

Oui il aurait été facile de répondre à l’injustice.

Mais vous qu’avez vous fait ? Vous avez écouté, vous avez continué sans relâche à défendre nos couleurs, vous avez continué sans répits à faire preuve de Fair-Play.

Ainsi vous avez appliqué comme toujours cette maxime : le Scout est pur dans ses pensées ses paroles et ses actes.

Quand à la suite de quolibets et d’insultes en tout genre, vous auriez pu répondre de même, vous vous êtes tus, rassemblés, et remotivés.

Quand à la suite de coups et de blessures, vous auriez pu répondre de même, vous avez relevé les plus faibles d’entre nous, les avez soignés et réconfortés.

Face à la tentation de basculer dans LEUR jeu : vous avez joué LE jeu.

Face à la tentation de céder à la facilité : vous avez choisis la difficulté, celle de rester impassible.

Face à la tentation de tomber dans la médiocrité : vous avez choisis l’Exigence.

Chers frères scouts,

Ce jour là, avec la maitrise, nous avons vu ce que nous attendions de voir venant de vous, nous avons entendu ce que nous voulions vous entendre dire.

Des CP donnant des ordres réalistes et réalisables.

Des seconds présents, faisant suivre les consignes.

Les plus rapides et furtifs partant en reconnaissance.

Les plus forts restant en défense.

Des CP comme des culs de Pat’ se battant comme des Scouts exemplaires.

Des scouts unis : criant Ensemble le cri de la 5^ème.

Des scouts cohésifs qui marqueront la mémoire de leurs chefs.

Des scouts d’Elite avec qui nous irons au bout du monde.

NON nous n’avons pas perdu : et cela parce que nous avons su perdre, et parce qu’il ne s’agissait pas de victoire ou de défaite : mais d’unité et de cohérence.

OUI vous avez gagné, car vous avez fait bien plus qu’inscrire la 5^ème numéro 1 sur un simple bout de papier.

En effet, vous avez prouvé que la 5^ème Bordeaux avait un Esprit et une Cohésion en acier.

Vous avez prouvé qu’entre Médiocrité ou Exigence : vous avez bien choisis l’Exigence comme St. Jean-Paul II vous l’a demandé.

Vous avez prouvé qu’il y’a plus important qu’un simple classement ; que la progression individuelle et collective dans une troupe est finalement le véritable enjeu d’un week-end de ce genre.

N’ayez aucun doute quant à la vaillance de vos cœurs et de vos esprits.

Ce sont bien des larmes qui ont roulées sur mes joues ce soir là durant la veillée ; mais des larmes de joie et de fierté.

N’ayez pas de rancœur contre vos adversaires, ils n’ont pas su être guidé de manière à bien discerner la différence entre la fin et le moyen d’une réussite.

Continuez sans relâche à poursuivre notre But ultime, celui de l’Exigence.

Continuez sans relâche à progresser Ensemble.

Nous sommes immensément fier de vous tous, et vous remercions pour tout ce que vous faites.

La troupe c’est vous qui la construisez, en écoutant et en retenant ce que nous apprenons ensemble.

Nous avons atteint les objectifs que nous nous étions fixés en maitrise. Le camp sera l’ultime moment où vous pourrez nous montrer à nouveau, les scouts d’élite que vous êtes.

Merci à tous,

Fraternel Salut Scout et Vive la 5^ème

Votre maitrîse.

« Vous avez le Choix : entre l’Exigence, ou la médiocrité. »